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Ludovic Place : « le vélo c’est la liberté avec maintenant des accès aménagés » 

Ludovic, directeur de l’ISFJ Paris (Institut Supérieur de Formation au Journalisme), a basculé dans le monde du vélotaf depuis septembre 2022. Après 30 années d’utilisation du scooter, il se déplace désormais à vélo entre les différents campus. 

Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Ludovic Place, je suis directeur de l’ISFJ Paris. Mon métier est de diriger une école dont la vocation est de former les étudiants au journalisme de manière très pratique et professionnalisante. Ils sont encadrés par des journalistes en activité avec cette possibilité de découvrir la télévision, la radio, la presse digitale et la presse écrite. L’idée est de leur faire vivre une scolarité qui va les plonger dans le rythme d’une rédaction, leur permettre d’apprendre le métier de journaliste et sortir diplômé. 

Depuis combien de temps faites-vous du vélotaf et quel a été l’élément déclencheur ?

Ludovic accompagné de son vélo et ses amis.

Depuis la rentrée de septembre au moment où les scooters ont été obligés de payer leurs stationnements. J’ai basculé dans le monde du vélo. Le fait d’être obligé de payer, ça revient très cher, entre 3 € et 6 € de l’heure. Le scooter dans Paris devient de plus en plus contraignant, il y a de moins en moins de place pour circuler. Le vélo pour un temps de trajet qui est quasiment équivalent, c’est la liberté avec maintenant des accès aménagés, c’est plus du tout la même chose qu’il y a 20 ans. 

Combien de temps gagnez-vous en étant à vélo et quel est votre équipement ?

C’est quasiment le même temps qu’en scooter. Je passe souvent d’un campus à l’autre et je mets 20-25 min, c’est pratique. Pour mon équipement, je prends un K-way qui me protège de la pluie. 

Le vélotaf est aussi un effort physique. Comment faites-vous pour rester toujours frais ? Avez-vous la possibilité de prendre une douche en arrivant ?

En hiver, effectivement, aucun souci, nous sommes à la bonne température. J’ai expérimenté le vélotaf en septembre, c’était plutôt la fin des beaux jours, et je reconnais qu’il faisait parfois un peu chaud. Mais je n’ai pas encore pratiqué en plein été. Je n’ai pas de douche, je suis en costard… Je ne sais pas comment ça va se passer.  

Le vélotaf connaît une progression importante en région parisienne et dans toute la France. Quels sont les conseils que vous donneriez aux nouveaux vélotafeurs ?

Déjà, il faut savoir conduire un vélo. Le fait d’avoir fait du scooter ça m’aide pas mal. Il faut partir du principe qu’on est invisible. Il faut absolument se dire que toute la responsabilité est entre nos mains, si on ne veut pas avoir d’accident. Et ne pas compter sur l’attention des autres.

Quelles sont vos bonnes ou mauvaises expériences à vélo ? Auriez-vous quelques anecdotes à nous raconter ?

Moi j’essaye surtout de respecter les piétons, notamment de m’arrêter quand une personne traverse, toujours penser qu’il sera le plus fragile et le plus surpris. Sinon, j’ai une anecdote. Vous voyez les couloirs de bus ? Il y a quelques jours de cela, le bus qui était dans le même couloir que moi, m’a frôlé. Mais presque au point de me faire tomber.  Je l’ai rattrapé, parce que forcément les bus s’arrêtent souvent. Et j’ai eu un échange assez virulent avec le chauffeur. Lui considère que les vélos sont des intrus, que les bus sont bien gentils de les tolérer dans leurs couloirs. Ça vous donne l’état d’esprit ! Ça veut dire que la cohabitation entre les différents moyens de transport reste assez tendue. J’ai décidé d’adopter un profil assez cool. Et vraiment, je pense qu’il faut voir le vélo comme un moyen de transport qui doit générer un peu de zen-attitude. 

Selon vous, y a-t-il un âge idéal pour être un vélotafeur ?

L’âge idéal, à mon avis, il y en n’a pas forcément. C’est vrai que les plus jeunes font totalement fausse route. Ils sont à vélo et ils téléphonent. C’est l’expérience qui fait la différence, sinon il n’y a pas d’âge. 

De véritables efforts d’aménagements cyclistes ont été faits à Paris ces dernières années. Pensez-vous que faire du vélo à Paris est devenu facile ? Et quelles sont selon vous les priorités d’aménagements et de développement pour rendre le vélotaf encore plus facile et sûr ?

Je pense que maintenant les aménagements sont clairement de bonne qualité. On voit une vraie différence, il y a même des rues que je redécouvre. Mais je pense que ça ne suffit pas. Notamment, il y a un gros souci, c’est la gestion des ruptures de pistes. Parfois, il n’y a plus de pistes, comme ça, subitement ! Il y a aussi, l’organisation des feux rouges, il faudrait que les vélos ne soient pas du tout impactés par des feux. 

Quel développement du vélotaf et de l’usage du vélo pour les déplacements du quotidien voyez-vous d’ici 5 ans ?

La diminution du nombre de voitures dans Paris. De plus en plus de Parisiens vont se mettre au vélo. Je pense de manière inévitable qu’on va aller vers des villes sans voiture ou en tout cas qu’il n’y aura plus que les petits transports collectifs.

Un dernier mot ou une question que je n’ai pas posée à laquelle vous souhaiteriez répondre. 

Moi, ce qui me manque en termes d’infrastructures c’est la possibilité pour les vélotafeurs d’avoir des sites de stationnement sécurisé des deux roues. Moi, mon vélo, j’ai peur qu’on me le vole. Ma grande contrainte c’est celle-là. 

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